L’Union européenne semblerait vouloir dupliquer le « marché » conclu avec la Turquie, c’est-à-dire « donner » de l’argent à d’autres Etats pour qu’ils gardent les personnes ayant fui leur pays chez eux (Source : Bruxelles veut négocier avec d’autres Etats pour barrer la route aux réfugiés).
On n’oubliera pas que cet accord avec la Turquie n’était une nouveauté que dans son ampleur et sa médiatisation. Ce genre de politique, accompagnée d’une menace de « conséquences » pour les Etats non coopératifs, n’est en effet pas nouveau même si beaucoup d’observateurs paraissent le découvrir aujourd’hui.
On lira avec délectation que l’Union « n’exclut pas de réorienter ses dépenses pour l’agriculture, l’éducation et le social ». Cependant, cela sera « en faveur de programmes de lutte contre l’émigration », pas pour le bien-être des personnes réfugiées dans d’autres pays en développement…
Et tant pis si on crée ou attise ainsi les conditions de futures crises ; il sera bien temps alors, doivent se dire nos dirigeants, de chercher à éviter que parviennent sur nos côtes de nouveaux « flux » de personnes en errance s’ajoutant à celles qui le sont déjà. On sait pourtant qu’il ne sera pas possible d’y parvenir et l’on n’ose imaginer l’ampleur du chaos, jusque chez nous, si des pays comme la Jordanie ou le Liban devaient imploser sous la double pression migratoire et européenne.
Jean Matringe
Une réflexion sur “Bruxelles veut négocier avec d’autres Etats pour barrer la route aux réfugiés”